Interview d'Andy pour Examiner.com


Andy Biersack, le chanteur des Black Veil Brides, accepte les critiques et parle de crédibilité


Que vous les aimiez ou que vous les détestiez, vous n’avez pas  pu ignorer Black Veil Brides et c’est exactement ce que souhaite le chanteur Andy Biersack. Le groupe (Biersack, Jinxx et Jake Pitts à la guitare, Ashley Purdy à la basse, Christian Coma à la batterie) a sorti son nouvel et premier album signé, Set the World on Fire, en juin 2011. À l’image de son prédécesseur indépendant, We Stitch These Wounds (2010), l’album a connu un énorme succès grâce à une fan base loyale qui a immédiatement adopté la musique et l’image des BVB, deux éléments empruntés au rock des années 1980s. Pour certains, cette période est révolue depuis longtemps et elle est grandement regrettée ; pour d’autres, pas tant que ça. Mais comme l’explique Biersack, BVB ne plaira jamais à tout le monde. Et d’ailleurs il ne le souhaite pas.

Vous êtes un très jeune groupe avec un look et un son considérés par certains comme étant « rétro », par manque de termes plus adéquats. Est-ce que ça a été un défi, surtout avec les médias qui ont la fâcheuse tendance à être blasés de tout et cyniques ?

Les personnes qui écrivent au sujet de l’album ne sont pas celles pour qui nous l’avons fait. À chaque fois que nous faisons de la musique, il y a certainement des éléments qui font écho à nos influences, mais c’est le cas pour tout le monde. Certaines personnes sont simplement effrayées et ne veulent pas porter un tel poids sur leurs épaules. De plus, nous essayons de le préciser un peu plus. Nous sommes influencés par des groupes qui sont potentiellement considérés comme rétro, mais selon nous, leur musique ne disparaîtra jamais.

En quoi Black Veil Brides comble-t-il cet écart ?

En tant qu’enfant élevé dans les années 90s, la musique que j’aimais était celle qui existait pendant mon adolescence et que nous voulions entendre. Un groupe comme le nôtre n’existait pas lorsque nous nous sommes formés. Il y avait des tas de groupes rétro que nous aimions, mais aucun d’entre eux n’était influencé par la révolution rock’n’roll des dernières décennies sans que cela ne devienne presque ironique. Nous voulions le faire sérieusement. Dans la mesure où beaucoup de la musique de cette période était, je dirais, extrême et sophistiquée, beaucoup de groupes ont apporté une grande contribution au rock’n’roll. Nous sommes autant influencés par des groupes punks des années 70s que par Mötley Crüe ou d’autres groupes. Prenons l’exemple des Misfits comparés à Mötley Crüe comparés à Metallica, on retrouve le même fil conducteur et que crois que Black Veil Brides est ce fil conducteur. C’est une accumulation de toutes ces choses. Donc c’est un peu un défi difficile quand on essaie de faire écouter ça aux gens, mais en même temps, ça n’a jamais été notre préoccupation. 

Qu’est-ce qui vous a permis de vous installer et de vous constituer un public ? Il est évident que vous attirez un public immense.

On a eu une sorte de fan base innée dès le premier jour. En ce qui concerne les fans, ils sont là depuis le début, ce qui a fait qu’il était impossible de nous ignorer. Au final, qu’ils nous aiment ou non, les gens ont été obligés d’écrire à notre sujet et de s’intéresser à nous car nous étions là. Tant que nous maintenions cette idée de faire ça pour les bonnes raisons, pour nous-même et pour notre public,  nous n’étions pas concernés par la façon dont les autres pouvaient nous voir, car une fois que quelque chose rencontre du succès, tout le monde veut dire qu’il l’a soutenu ; personne ne peut le contredire puisque ça marche. Les gens n’aiment peut-être pas ça, mais personne n’a jamais écrit à notre sujet en disant « Ce groupe n’a pas de fans. » Ils sont plutôt du genre à dire « Ce groupe est le plus gros tas de m----e au monde, mais waouh, ils ont une grande armée. »

Set the World on Fire est sorti relativement vite après We Stitch These Wounds. Est-ce que c’était délibéré ? Si tel est le cas, en quoi était-ce important ?

C’était délibéré car nous sentions que nous étions prêts à faire un nouvel album, et nous nous sentons constamment prêts. Nous aimons écrire et faire de la musique. D’un point de vue personnel, c’est toujours bien d’avoir quelque chose de nouveau à proposer aux fans, quelque chose créé par soi. C’était notre première opportunité d’enregistrer un album avec un réel budget, un vrai studio et un vrai producteur. Le but n’est pas de discréditer les personnes qui ont travaillé avec nous sur notre premier album, mais il avait été fait avec presque pas d’argent et dans un studio mal isolé. Chaque personne qui a travaillé sur l’album a travaillé dur, mais les moyens étaient limités, et en tant que groupe nous ne pouvions être ensemble que pour une durée de deux mois. Le premier album était plus comme une réflexion sur tout ce que nous avions accompli au cours des 20 premières années de nos vies. Le deuxième album est définitivement une expérience différente. Quand on écoute les deux albums, on voit l’évolution du groupe entre le premier et le deuxième. Je pense que cette évolution saute aux yeux. Là, nous avons été capables d’être plus à l’aise avec les moyens et de trouver notre place en tant que groupe et en tant qu’artistes.

Qu’as-tu retenu de ta collaboration avec Josh Abraham (producteur) ? Comment a-t-il fait de toi un meilleur chanteur et un meilleur auteur ?

En tous points, je me suis amélioré. N’importe qui qui écouterait notre précédent album pourrait dire que je me suis amélioré au niveau des paroles, et musicalement aussi. Vocalement, ça a consisté à me tester plus. C’est quelque chose que je veux continuer à faire pour notre troisième album. Il y a certaines choses que j’adore dans la création de musique et d’autres dont je ne suis pas fan. Je suis là pour écrire les paroles, faire des chansons ce qu’elles sont et apporter ma pierre sur les cinq pierres de l’édifice lorsqu’une chanson est écrite. Me retrouver dans un tel environnement pour chanter et enregistrer m’a indubitablement fait m’améliorer. C’était toujours différent et c’est une autre chose que j’adore justement. J’ai entendu parler de producteurs qui vous font travailler sur un nombre incroyable de prises jusqu’à ce qu’ils jugent avoir la bonne. Nous on pouvait dire nous-même quand quelque chose était bon, il y avait une entente mutuelle au sein du studio. Nous voulions que les choses restent réelles, donc on ne les considérait pas comme la 45e prise. J’aime que les choses viennent de moi et pas qu’elles soient retouchées ou tout droit sorties de Pro Tools. C’est aussi de cette façon qu’a été écrit l’album. Toutes les paroles et toutes les mélodies ont été écrites en un ou deux jours. Quand on écrit une chanson, en général il y a un premier jet puis un second, ensuite on travaille dessus et on l’arrange jusqu’à ce que ce soit bon. Mais quand on pose ses pensées sur papier et qu’on les chante, ça vient tout de suite, et c’est ce que nous voulions.

Quand as-tu su que tu pouvais chanter ?

Très jeune. Mon père était chanteur, et de son côté de la famille ils chantent tous dans des églises etc. Mon père a fait partie de plusieurs groupes et ça m’a toujours intéressé. La première chose que j’ai chanté a été Le Fantôme de l’Opéra, ce qui est assez bizarre, mais Michael Crawford a une voix aigüe ; un enfant de six ans aussi. Des fois je me déguisais et je chantais pour ma famille. J’ai découvert KISS, Mötley Crüe et WASP, et je chantais leurs chansons et je balançais des trucs de mon siège à l’arrière de la voiture. Déjà dans mon rehausseur j’étais exagérément dramatique. Plusieurs fois au cours de ma vie j’ai voulu être ce musicien accompli qui est capable de jouer de tout, mais rien ne m’intéressait autant que chanter. Je sentais que c’était le moyen pour moi de transmettre mes émotions de la même façon que l’écriture, c’est pourquoi j’ai aussi commencé à écrire très jeune.

Tu te décris comme étant « le gosse marginal et bizarre ». Où as-tu trouvé le courage de monter un groupe et d’en devenir le leader ?

C’était différent. En général, la façon dont on décrit les enfants marginaux à Hollywood est la suivante : des gosses qui restent calmement dans leur coin avec leur cahier. Mais j’étais bizarre pour d’autres raisons. J’étais extraverti et je voulais être le clown de la classe, mais je portais du noir et j’écoutais de la musique punk rock, donc j’ai été rejeté. Je m’en suis sorti grâce à cette capacité que j’avais à être drôle ou spirituel, enfin je suppose. Je n’ai jamais été ce gamin triste dans le coin. J’étais définitivement un solitaire, je n’avais pas beaucoup d’amis, voire pas du tout, mais c’était parce que la plupart des enfants n’ont jamais su quoi faire de moi. J’étais tout le temps en train de jouer un jeu, d’une certaine façon, et ce n’était pas très apprécié là où j’ai grandi. De la même façon, je pense que j’avais une longueur d’avance sur les autres. Je ne me suis jamais senti bizarre. J’étais cool mais ils ne s’en rendaient pas compte. Avec ça en moi, j’étais capable de monter mon groupe pour cette raison, surtout quand j’étais très jeune. Quand on a commencé le groupe, je voulais montrer aux autres gosses qui étaient introvertis et mal à l’aise en société juste parce qu’ils n’étaient pas considérés comme cool que ça ne voulait pas dire qu’ils ne pouvaient pas faire quelque chose d’important et laisser leur empreinte au monde.

Quand on se base sur votre musique et votre image, est-ce que les journalistes sont surpris par ton intelligence ?

Parfois, mais je pense surtout qu’il s’agit d’un très vieux cliché, l’idée que quelqu’un qui boit du whisky et joue de la musique forte dans un groupe de rock n’est pas capable d’être intelligent ou introspectif ou qu’il ne puisse pas comprendre quelle est sa place dans le monde et tout ce qui va avec. À l’école, on m’a dit que je n’étais pas intelligent et plusieurs fois on m’a fait passer des tests pour savoir si je n’étais pas mentalement retardé. J’ai eu le plus haut résultat de l’histoire de l’état à ce test, et je leur ai donc expliqué, « Ce n’est pas parce que je suis retardé. C’est parce que je n’ai pas envie de faire ce qui m’a été demandé de faire, car tout ça ce n’est rien et ça ne m’aidera jamais dans la vie. Je n’ai pas besoin de connaître la Magna Carta. Ça ne me servira jamais à rien. » Donc je pense que mon intelligence –ou peu importe le nom que vous lui donnez– a toujours surpris les gens. Peut-être que je ne réalise pas que les gens sont surpris, mais je pense que vous avez raison : parfois je donne des interviews et les gens sont surpris par le fait que j’ai autre chose à dire que « J’aime b----r des jolies filles et boire du whisky. » Je pense que n’importe quel américain pervers adore ce genre de choses, mais moi j’aime aussi lire et découvrir le monde qui m’entoure. La culture pop était l’une de mes meilleures amies quand j’étais enfant, et c’est peut-être pourquoi j’accorde autant d’importance à l’idée d’accomplissement. S’intéresser au monde à travers l’actualité, les BD et les films, voilà ce que font beaucoup d’artistes et d’enfants « solitaires ». Cette compréhension de l’importance d’apprendre m’a été enseignée par mes parents, mais la notion d’éducation est quelque chose que l’on apprend seul, et le mot intelligence est limite flatteur car il est relatif. Si je peux voir quelque chose, le comprendre et savoir ce que c’est, alors je suis intelligent, mais si vous me demandiez de résoudre une équation en maths, j’aurais l’air d’un débile profond. Il y a certaines choses que je ne connais pas, mais c’est OK car elles ne me servent à rien dans la vie. Au final, ce qui a probablement été le plus important dans mon évolution en tant qu’enfant a été fortement influencé par la culture pop, l’actualité médiatique, les livres et les films, et certainement un stimulant visuel en connexion avec le stimulant mental.

Tu es originaire de Cincinnati et tu as commencé le groupe quand tu avais 14 ans. Comment es-tu allé du point A, Cincinnati, au point B, Los Angeles ?

En réalité, ce qui s’est passé c’est que j’ai commencé le groupe quand j’étais enfant, j’ai pensé au nom et j’ai créé un monde dans lequel je voulais vivre. J’étais persuasif et capable de convaincre les gens que mes rêves de grandeur étaient réels, alors qu’en fait le groupe en lui-même n’a pas commencé avant 2008 ou 2009. Je me produisais avec des personnes différentes dans des clubs locaux à chaque fois que je le pouvais, mais le vrai groupe Black Veil Brides n’a pas existé avant que je ne me rende à Los Angeles. Vers 14 ou 15 ans, je suis allé à L.A. car un jeune mannequin talentueux était venu dans mon école pour dire qu’ils avaient besoin de nouveaux acteurs. J’ai ensuite été persuadé d’aller à Los Angeles, ils pensaient que je rencontrerais du succès en tant que mannequin et acteur là-bas, ce qui était assez ironique quand on sait que deux ou trois ans plus tôt j’étais le garçon à qui les filles parlaient juste parce qu’il était drôle. Ma mère était en congés, donc nous sommes allés à L.A., je me suis trouvé un agent et un manager, et on a tout de suite commencé à m’arranger des petits trucs dans le mannequinat, des pubs ou des épisodes pilotes. Je m’en sortais super bien, mais ce n’était pas ce que je voulais faire. Je voulais jouer du rock’n’roll. Quand je suis revenu à la maison j’étais misérable car je connaissais le monde en-dehors de Cincinnati. Je savais qu’il y avait quelque chose d’autre que je devais accomplir. Avant d’avoir 18 ans, j’ai chargé ma voiture et je suis parti seul.

Quelle a été la réaction de tes parents ?

Mes parents ont toujours été mes plus grands fans et mes amis les plus proches. Je ne venais pas d’une famille aisée. Ils m’apportaient toute l’aide dont ils étaient capables, mais je devais m’en sortir seul, donc j’ai vécu pendant un an et demi dans ma voiture, m’affalant sur un canapé quand je le pouvais. Ça me semblait être la meilleure chose à faire. Je savais que j’allais rencontrer le succès et qu’en deux ans je serais considéré comme une rockstar. C’est drôle pour un jeune de 17 ans qui n’a pas d’argent et qui vit à l’arrière de la Cadillac El Dorado de 2008 dans un parking. Ça n’avait pas l’air de commencer bien, mais j’ai toujours cru en quelque chose que personne d’autre ne comprenait. Et voilà, ça s’est passé apparemment comme je l’avais prévu.

Est-ce que, dès le début, tu avais une idée précise de ce que devais être le groupe ?

Tout à fait. J’ai montré à ma petite-amie des dessins que j’avais faits quand j’avais 8 ans et qui montraient ce à quoi je voulais que le groupe ressemble un jour. C’est quelque chose que j’avais planifié depuis mon plus jeune âge. C’est comme si j’avais pris quelque chose qui n’était rien d’autre qu’un rêve et que j’en avais fait une réalité. C’est assez cohérent quand on regarde le message du groupe et ce qu’on a accompli. Quelque chose en moi me disait que c’était ce que j’allais faire. J’avais une idée précise, et c’est pour cette raison qu’on a rencontré autant de succès. Si tout le monde avait ce genre de motivation, moins de gens renonceraient à leur rêve. J’ai fait un pari risqué. Je suis parti avant d’avoir fini le lycée, je n’avais aucune éducation formelle ni de compétences particulières. Je suis un rocker, pour le meilleur et pour le pire, si je m’écrase demain et que je brûle, au moins j’aurais fait quelque chose de réel vis-à-vis du rêve que j’avais.

Est-ce que ça a été difficile de trouver des musiciens qui comprenaient ta vision des choses ?

J’ai eu de la chance dans ce domaine. J’ai commencé à un âge si jeune, jusqu’à aujourd’hui, donc des personnes que je n’ai jamais rencontrées prétendent avoir fait partie de ce groupe, c’est le revers de la médaille. Après avoir vécu dans une voiture et été un enfant SDF, peut-être que quelque chose m’a souri et m’a permis de rencontrer les personnes capables de comprendre ce dont je rêvais. Il n’y a jamais eu aucune dispute, personne n’a jamais essayé de me dire que c’était mauvais. Chacun de nous dans le groupe comprenait que nous avions un travail à faire. Nous nous respectons tous et nous comprenons quels sont nos rôles. Oui, ce groupe a commencé comme le rêve d’un gosse bizarre. Aujourd’hui c’est la réalité de quatre autres mecs sans me compter et ça fait partie de leurs vies tout autant que de la mienne. On le vit, c’est notre gagne-pain, et ce n’est plus le rêve d’une seule personne. Sans eux, le groupe n’existerait pas. Je serais juste un mec debout sur son piédestal en cuir clouté et traitant le monde.

Un an et demi dans ta voiture, qu’est-ce qui t’as gardé motivé et empêché de devenir une statistique ?

Aujourd’hui je vis dans une belle maison, j’ai de jolies choses et c’est grâce à ma motivation. C’est sûr que je n’ai pas apprécié cette période de ma vie. La meilleure chose à faire c’était de me concentrer sur mon rêve. Quand on en est réduit à devoir choisir entre boire ou manger, on ne se dit pas « Waouh, c’est super ! Je vais tout faire pour que ça ne change pas. » Surtout lorsque l’on est un enfant. Même si je me suis toujours trouvé plus mature que je ne dois l’être à mon âge, j’étais encore un enfant et je ne savais pas grand chose du monde qui m’entourait, je suis donc entré directement dans l’âge adulte. C’est devenu la raison pour laquelle je devais réussir, sinon rien, à mener la vie que je voulais et à réaliser les choses dont je rêvais. Rien ne peut vous détourner de ce que vous aimez si fort. Si c’est la chose la plus importante dans votre vie, alors rien ne peut venir s’interposer entre vous et ce but : aucune distraction, aucun échec, aucune tristesse, vous vous concentrez sur votre but ultime. Sinon, vous ne serez pas heureux. Je ne sais pas comment atteindre cet état d’esprit. Je ne sais pas comment on se plante. Je ne sais pas comment sympathiser avec ceux qui veulent détruire vos rêves, car pour moi c’est comme se prendre une gifle en pleine face quand on travaille dur et qu’on n’a aucune chance de réussir. C’est pourquoi je ne me drogue pas. Je n’utiliserai rien qui puisse me détourner de ce pour quoi j’ai travaillé si dur.

Vous avez été comparés plus d’une fois à KISS.

Quand j’étais enfant, j’ai appris tellement de choses grâce à Gene Simmons et Paul Stanley, leur business, pour ainsi dire, et on préfère s’en inspirer plutôt que de s’intéresser aux auteurs bohèmes qui veulent étiqueter comme commerciales et non musicales les choses dont je parle. La différence c’est que je pourrais le faire gratuitement : je sais juste comment gagner de l’argent grâce à ça. Nous ne mentons pas à notre public. Tous les groupes vendent leur merch. Il n’y a aucune différence entre nos dix-huit bracelets différents, notre vernis, notre maquillage et vendre tout ça, et un groupe qui créé son tee shirt sur internet et le vend. C’est le commerce. Ils s’attendent à faire de l’argent grâce à leur public. On le fait juste mieux. Ça pourrait être pire et on pourrait être comparé au groupe de rock américain le plus pourri de tous les temps. Merci. Merci d’utiliser cette comparaison comme une insulte. Quelques uns des plus riches et célèbres musiciens de l’histoire du rock américain ; vous avez raison, je veux être comparé plus souvent à Radiohead. C’est ce dont j’ai besoin. Je m’en fiche de la crédibilité. Je sais qui je suis. J’aime faire de la musique, et il se trouve que j’en ai saisi le côté commercial. Si m’asseoir dans un café et jouer une poignée de chansons que j’ai écrites devant cinq personnes me rend crédible, alors je ne veux pas être crédible. Je préfèrerais être le chanteur le plus vendu du monde et jouer devant 20 000 personnes et sourire et savoir qui je suis et que ce que je fais et bien et que je le fais pour les bonnes raison plutôt que d’apaiser les journalistes musicaux et ceux qui pensent que je suis un vendu. Donnez plus de pouvoir à ceux qui ont de la crédibilité, mais moi je suis bien comme ça.

Tu t’en sors assez bien quand il s’agit de faire des choses dingues avec ton corps. Qu’est-ce que tu fais pour prendre soin de ta voix ?

Peut-être que ma voix sonne comme elle sonne parce que je ne prends pas soin d’elle. À chaque fois qu’on part en tournée, je deviens malade en entendant ces chanteurs matures faire des exercices d’échauffement après être sortis de scène. Echauffement. C’est un mec qui a la vingtaine et qui représente tous les clichés du scream-core et il doit faire des échauffements. À un moment, ces choses ridicules que les gens doivent faire pour se prouver qu’ils sont de réels musiciens ont presque l’air inutile. Ceci étant dit, après avoir perdu ma voix un peu trop souvent, il y a bien quelques petites choses utiles que je vais commencer à intégrer à ma vie, mais je ne veux certainement pas en faire trop et devenir une caricature de chanteur. Tout ce que je fais c’est chanter dans un groupe. Je ne suis pas le meilleur chanteur au monde, mais je suis le bon chanteur pour ce groupe. Les capacités que j’ai sont basées sur des choses que je n’ai pas créées. Je n’ai pas inventé ma voix de chanteur. Elle m’a été offerte par des circonstances que je ne pouvais pas contrôler, donc on peut dire en quelque sorte que j’ai été créé. Je peux me poser dans les backstages, embêter tout le monde autour de moi ou avoir une belle vie, être dans un groupe, fumer et passer du bon temps. Je vis ma vie pour en profiter. Je ne pense pas au côté négatif des choses qui sont inévitables ni aux raisons qui font que je vais hésiter ou mourir ou gâcher certaines choses. Je sais que ce qu’on fait est amusant, mais le rock’n’roll est une forme artistique dite jetable. Ce n’est que lumière et son saturé et musique forte et rébellion. La chose la plus importante c’est le message.

Tu es un grand lecteur et tu aimes les mots. Est-ce que tu écris en-dehors du groupe ? En tant qu’amoureux des lettres, n’es-tu pas frustré de voir les phrases réduites à 140 caractères et effets sonores ?

J’aime les mots. Ils sont extraordinaires, n’est-ce pas ? Avant j’écrivais beaucoup plus. C’est dur, étant donné les contraintes de la tournée, de trouver le temps d’écrire. Mais nous allons bientôt faire un autre album et j’essaie d’emprisonner la plupart des mots qui vont se retrouver sur cet album. J’adore écrire, et dans la mesure où je m’exprime bien, j’ai l’impression que mes mots transportent mieux mes émotions. C’est sans doute ce qui m’a attiré la première fois que j’ai écrit des paroles, l’idée d’y aller totalement fauché mais de réussir à poser ce que je ressens sur mes mots, par écrit. Quand on a une conversation avec quelqu’un, et c’est la fâcheuse tendance que j’ai… ce n’est pas pareil avec les interviews car il s’agit de questions posées par une personne, mais si on a une conversation avec quelqu’un au diner, si vous êtes plutôt du genre dominant, alors vous avez en vous cette chose innée qui fait que vous voulez dominer la conversation et la plupart des sujets sont ramenés à vous. Quand on écrit, c’est juste ses pensées et on peut être aussi égoïste qu’on le veut. Pas besoin de s’asseoir et d’attendre qu’une autre personne ait fini de parler pour prendre la parole. Vous êtes littéralement en train d’écrire ce que vous ressentez. Avec les journalistes, c’est un jeu de questions/réponses déjà prévu. C’est quelque chose que je ne savais pas quand j’étais enfant ; je ne savais pas que je serais assis chez moi par un après-midi pluvieux, une cigarette au bec et parlant de moi pendant des heures et des heures. C’est un vrai avantage du métier de chanteur !

Je cours aussi le risque d’être un vieil avare à mon âge. Je suis conscient que l’on vit dans un monde fait de courtes phrases, un monde où les gens réduisent leurs quotas de mots alors qu’ils n’en ont pas besoin. Récemment on m’a appelé « And » en tournée. Quelqu’un avait besoin de raccourcir mon prénom. Ils avaient besoin d’enlever une lettre. C’était trop dur de dire « Andy ». Telle est la société dans laquelle nous vivons. Dès notre plus jeune âge on nous apprend, et ce surtout dans le système scolaire vacillant des États-Unis, que l’on apprend des choses fondamentales qui ne seront d’aucune utilité à personne. Tout le monde reçoit un trophée. Tout le monde est juste assez intelligent. Je pense que cela contribue au fait que tout le monde se sent le besoin de raccourcir les choses, car si on prend vraiment le temps de comprendre la réelle beauté dans l’acte d’écriture et dans le partage de nos émotions avec quelqu’un, ça prendrait juste trop de temps et on en aurait plus pour aller au Starbucks. Donc on doit apprendre à vivre dans la société d’aujourd’hui. Je pense que je pourrais passer ma vie à traiter les « gosses d’aujourd’hui », mais il faut ouvrir les yeux ; je suis un « gosse d’aujourd’hui ». Je fais partie de ce monde, j’existe, j’ai un iPhone et un iPad et ce genre de choses. Peut-être que ça serait bien si Twitter me laissait écrire un peu plus, mais pourquoi me plaindre ? J’ai une petite-amie, elle m’écoute me plaindre. Mettons les choses au clair ; ce n’est pas la raison pour laquelle j’ai une petite-amie ! Encore une fois, c’est un des avantages du métier de chanteur ! C’est une honte que la relation typique américaine ne consiste pas en une série d’interviews quotidiennes, parce que ça serait juste super, non ? C’est pourquoi je ne suis pas fan du premier rendez-vous, parce que j’éprouve de grandes difficultés quand vient le moment de demander « Parle-moi un peu plus de toi. »

Mis à part t’écouter te plaindre, que fait ta petite-amie ?

Elle est auteur et elle me ressemble beaucoup, donc on peut parler ouvertement de ça et c’est très plaisant. Je ne pense pas que je pourrais être avec quelqu’un qui n’a pas cette capacité. J’ai déjà essayé et j’ai détesté, donc je suis heureux d’être avec quelqu’un qui me comprend et qui comprend ce que je fais. Beaucoup de personnes partagent ce sentiment dont je vous ai parlé, mais je pense que les gens sont bons et qu’ils sont capables de réfléchir, de créer, d’avoir une conversation et d’apprendre des choses. Je pense que parfois les gens sont distraits et l’oublient, et c’est pourquoi nous avons besoin de choses telles que le rock’n’roll ; parce que ça aide les gens à se sentir bien, et c’est ce dont la société moderne manque. Les gens se sentent de moins en moins bien. On traverse beaucoup de choses dans cette vie. Nous ne sommes là que pour environ 90 ans et ensuite on meurt. Les expériences que nous vivons pendant ce laps de temps… la vie ne se résume pas à votre côte de popularité, aux garçons ou aux filles avec qui vous sortez ou aux supers expériences que vous pouvez connaître. La vie est une accumulation de m---es, vraiment, et elle consiste à être plus fort qu’elle et à trouver quelque chose que vous aimez. Si la connaissance est quelque chose qui vous plait, poursuivez ce but. Si c’est la musique ou le sport ou n’importe quoi d’autre, alors les gens doivent poursuivre ce but. Je crois en l’humanité et je crois que les gens sont bons, mais parfois ils s’éloignent du droit chemin. 

Traduction réalisée par Belinda pour http://officialbvbfrance.blogspot.fr/
Tout emprunt nécessite un lien vers le site.

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Artikel Interview d'Andy pour Examiner.com ini dipublish oleh BVB France pada hari 28 juin 2012. Semoga artikel ini dapat bermanfaat.Terimakasih atas kunjungan Anda silahkan tinggalkan komentar.sudah ada 0 komentar: di postingan Interview d'Andy pour Examiner.com
 

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