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Andy sur Instagram
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Kerrang! Magazine [semaine du 27 juin]
ROCKSTAR Test
Cette semaine : Andy Biersack, Black Veil Brides
Les groupes aiment penser qu’ils sont super cool, mais
qui est réellement le plus rock’n’roll de tous ? Nous les testons pour
vous et nous cherchons qui est le premier de la classe en ce qui concerne le
chaos !
As-tu déjà versé
du sang au nom du rock’n’roll ?
« Évidemment, oui ! Tous ceux qui ont suivi
notre carrière savent que j’ai versé du sang, cassé des os et que je me suis
blessé plus d’une fois au nom du rock’n’roll. Est-ce que je le regrette ?
Oui ! Je regrette chacun de ses putains d’os brisés, main ensanglantée et
nez cabossé. Mes genoux ressemblent à ceux d’un vieux de 90 ans en hôpital
gériatrique. On dirait que j’ai fait des pipes à des démons. »
ADMIS – POURTANT TU NE DEVRAIS PAS LE REGRETTER. ON N’A
RIEN SANS RIEN, OU UN TRUC DANS LE GENRE
As-tu déjà fait un
caprice de diva ?
« Tous les jours. Je pique des crises pour tout. Je
suis constamment anxieux et très sensible. La plus petite chose peut me rendre
dingue et alors me mettre de mauvaise humeur pour toute la journée. C’est l’enfer
pour ma petite-amie et pour les personnes qui m’entourent. Je m’énerve pour un
rien tout le temps. Mais j’y travaille. On appelle ça le Plus De Larmes Pour
Andy Tour. »
ADMIS – D’AILLEURS TU DEVRAIS ÊTRE MOINS AGRESSIF
As-tu déjà détruit
un instrument ?
« Ouais, j’ai beaucoup de micros cassés et de pieds
de micros cassés. J’ai aussi fracassé des guitares, c’est moins cool que ça en
a l’air. Ça nécessite vraiment un gros effort physique. N’importe quel mec qui
a déjà détruit une guitare sur scène ne l’a fait que parce que son staff avait desserré
les vis auparavant. C’est vraiment dur à faire, c’est difficile. »
ADMIS – MÊME SI TU VIENS DE BRISER UN RÊVE. BOOOO
As-tu déjà été
arrêté ?
« Plusieurs fois. La raison la plus drôle a été la
fois où j’ai été arrêté parce que j’avais fumé en public à Burbank, en
Californie. Fumer en public est illégal là-bas et un flic s’est arrêté pour me
le dire. Il a ensuite commencé à se moquer de moi. Je me suis énervé parce qu’il
se foutait vraiment de moi, et 20 minutes plus tard j’étais installé à l’arrière
d’une voiture de flic, arrêté pour avoir fumé en public. J’ai aussi été arrêté
pour atteinte à la pudeur parce qu’un gosse avait baissé mon pantalon pendant
que j’étais sur scène. »
TECHNIQUEMENT ADMIS, MAIS TU N’AS PAS VRAIMENT L’ÉTOFFE D’UN
CRIMINEL
Quelle est la
chose la plus stupide que tu aies faite en étant bourré ?
« J’ai essayé de transformer tout notre bus en salle
de gym alors qu’il était en train de rouler. Je faisais des roues et des saltos
dans le couloir du bus. J’étais vraiment très bourré, mais je ne me suis pas
blessé. Je suis assez résistant à la plupart des douleurs. »
RECALÉ – LA GYM C’EST PAS ROCK’N’ROLL
Tu es en tournée
avec un groupe qui te traite comme de la merde : comment est-ce que tu te
venges ?
« Ça dépend de comment ils parlent de nous. Si ça devient la guerre, je
suppose qu’il faut se battre contre eux. Sinon, il suffit d’être meilleur qu’eux.
Si un groupe dit du mal de toi, monte sur scène et fais-leur fermer leurs
gueules. Je sais que nous ne sommes pas le groupe le plus virtuose au monde,
mais personne ne peut nous battre une fois sur scène. »
ADMIS – LA MEILLEURE
FAÇON DE SE VENGER
As-tu déjà donné un coup de
poing ?
« Bien-sûr.
La dernière personne à qui j’ai mis mon poing se moquait de nous à cause de
notre maquillage. Il faisait partie d’un autre groupe que je ne préfère pas
nommer. On a gagné. »
ADMIS – OUBLIEZ
CE QU’ON A DIT UNE SECONDE PLUS TÔT, LES POINGS MÉRITENT UN PRIX !
Sur la route, quelle a été
ta demande la plus dingue ?
« On ne
demande rien de dingue. On est déjà assez contents quand on nous offre un
plateau de Deli (note : c’est de la charcuterie). On vient du Midwest, on
est juste polis et reconnaissants pour ce qu’on a. »
RECALÉ – UN PLATEAU
DE DELI ? SÉRIEUX ? CHIAAAAAAANT
As-tu déjà commis un faux
pas sur scène ?
« Je pense
que certaine personnes supposent que ma simple présence sur scène est un faux
pas. »
RECALÉ – TOUT LE
MONDE NE TE DÉTESTE PAS, MEC. IL TE RESTE TOUJOURS NOUS, TA MÈRE…
Quel est le pire état dans
lequel tu as laissé ta chambre d’hôtel ?
« Détruite. J’ai peint tous les murs de la chambre, ensuite j’ai
commencé à foutre le feu à des pages de la Bible et je les ai collées au mur
alors qu’elles étaient encore en feu. Pourquoi ? Qui sait ? J’étais
sur la route et j’essayais d’être rebelle.
J’essayais de passer un moment rebelle. »
RECALÉ – KERRANG! NE TE CROIT PAS
Traduction réalisée par Belinda pour http://officialbvbfrance.blogspot.fr/
Tout emprunt nécessite un lien vers le site.
Interview d'Andy pour Examiner.com
Andy Biersack, le chanteur des Black Veil Brides, accepte les critiques et parle de crédibilité
Que vous les aimiez ou que vous les détestiez, vous
n’avez pas pu ignorer Black Veil Brides
et c’est exactement ce que souhaite le chanteur Andy Biersack. Le groupe
(Biersack, Jinxx et Jake Pitts à la guitare, Ashley Purdy à la basse, Christian
Coma à la batterie) a sorti son nouvel et premier album signé, Set the World on Fire, en juin 2011. À
l’image de son prédécesseur indépendant, We
Stitch These Wounds (2010), l’album a connu un énorme succès grâce à une
fan base loyale qui a immédiatement adopté la musique et l’image des BVB, deux
éléments empruntés au rock des années 1980s. Pour certains, cette période est
révolue depuis longtemps et elle est grandement regrettée ; pour d’autres,
pas tant que ça. Mais comme l’explique Biersack, BVB ne plaira jamais à tout le
monde. Et d’ailleurs il ne le souhaite pas.
Vous êtes un très
jeune groupe avec un look et un son considérés par certains comme étant
« rétro », par manque de termes plus adéquats. Est-ce que ça a été un
défi, surtout avec les médias qui ont la fâcheuse tendance à être blasés de
tout et cyniques ?
Les personnes qui écrivent au sujet de l’album ne sont
pas celles pour qui nous l’avons fait. À chaque fois que nous faisons de la
musique, il y a certainement des éléments qui font écho à nos influences, mais
c’est le cas pour tout le monde. Certaines personnes sont simplement effrayées
et ne veulent pas porter un tel poids sur leurs épaules. De plus, nous essayons
de le préciser un peu plus. Nous sommes influencés par des groupes qui sont
potentiellement considérés comme rétro, mais selon nous, leur musique ne
disparaîtra jamais.
En quoi Black Veil
Brides comble-t-il cet écart ?
En tant qu’enfant élevé dans les années 90s, la musique
que j’aimais était celle qui existait pendant mon adolescence et que nous
voulions entendre. Un groupe comme le nôtre n’existait pas lorsque nous nous
sommes formés. Il y avait des tas de groupes rétro que nous aimions, mais aucun
d’entre eux n’était influencé par la révolution rock’n’roll des dernières
décennies sans que cela ne devienne presque ironique. Nous voulions le faire
sérieusement. Dans la mesure où beaucoup de la musique de cette période était,
je dirais, extrême et sophistiquée, beaucoup de groupes ont apporté une grande
contribution au rock’n’roll. Nous sommes autant influencés par des groupes
punks des années 70s que par Mötley Crüe ou d’autres groupes. Prenons l’exemple
des Misfits comparés à Mötley Crüe comparés à Metallica, on retrouve le même
fil conducteur et que crois que Black Veil Brides est ce fil conducteur. C’est
une accumulation de toutes ces choses. Donc c’est un peu un défi difficile
quand on essaie de faire écouter ça aux gens, mais en même temps, ça n’a jamais
été notre préoccupation.
Qu’est-ce qui vous
a permis de vous installer et de vous constituer un public ? Il est
évident que vous attirez un public immense.
On a eu une sorte de fan base innée dès le premier jour.
En ce qui concerne les fans, ils sont là depuis le début, ce qui a fait qu’il
était impossible de nous ignorer. Au final, qu’ils nous aiment ou non, les gens
ont été obligés d’écrire à notre sujet et de s’intéresser à nous car nous
étions là. Tant que nous maintenions cette idée de faire ça pour les bonnes
raisons, pour nous-même et pour notre public,
nous n’étions pas concernés par la façon dont les autres pouvaient nous
voir, car une fois que quelque chose rencontre du succès, tout le monde veut
dire qu’il l’a soutenu ; personne ne peut le contredire puisque ça marche.
Les gens n’aiment peut-être pas ça, mais personne n’a jamais écrit à notre
sujet en disant « Ce groupe n’a pas de fans. » Ils sont plutôt du
genre à dire « Ce groupe est le plus gros tas de m----e au monde, mais
waouh, ils ont une grande armée. »
Set the World on Fire est sorti relativement vite après We Stitch These Wounds. Est-ce
que c’était délibéré ? Si tel est le cas, en quoi était-ce important ?
C’était délibéré car nous sentions que nous étions prêts
à faire un nouvel album, et nous nous sentons constamment prêts. Nous aimons
écrire et faire de la musique. D’un point de vue personnel, c’est toujours bien
d’avoir quelque chose de nouveau à proposer aux fans, quelque chose créé par
soi. C’était notre première opportunité d’enregistrer un album avec un réel
budget, un vrai studio et un vrai producteur. Le but n’est pas de discréditer
les personnes qui ont travaillé avec nous sur notre premier album, mais il
avait été fait avec presque pas d’argent et dans un studio mal isolé. Chaque
personne qui a travaillé sur l’album a travaillé dur, mais les moyens étaient
limités, et en tant que groupe nous ne pouvions être ensemble que pour une
durée de deux mois. Le premier album était plus comme une réflexion sur tout ce
que nous avions accompli au cours des 20 premières années de nos vies. Le
deuxième album est définitivement une expérience différente. Quand on écoute
les deux albums, on voit l’évolution du groupe entre le premier et le deuxième.
Je pense que cette évolution saute aux yeux. Là, nous avons été capables d’être
plus à l’aise avec les moyens et de trouver notre place en tant que groupe et
en tant qu’artistes.
Qu’as-tu retenu de
ta collaboration avec Josh Abraham (producteur) ? Comment a-t-il fait de toi
un meilleur chanteur et un meilleur auteur ?
En tous points, je me suis amélioré. N’importe qui qui
écouterait notre précédent album pourrait dire que je me suis amélioré au
niveau des paroles, et musicalement aussi. Vocalement, ça a consisté à me tester
plus. C’est quelque chose que je veux continuer à faire pour notre troisième
album. Il y a certaines choses que j’adore dans la création de musique et
d’autres dont je ne suis pas fan. Je suis là pour écrire les paroles, faire des
chansons ce qu’elles sont et apporter ma pierre sur les cinq pierres de
l’édifice lorsqu’une chanson est écrite. Me retrouver dans un tel environnement
pour chanter et enregistrer m’a indubitablement fait m’améliorer. C’était
toujours différent et c’est une autre chose que j’adore justement. J’ai entendu
parler de producteurs qui vous font travailler sur un nombre incroyable de
prises jusqu’à ce qu’ils jugent avoir la bonne. Nous on pouvait dire nous-même
quand quelque chose était bon, il y avait une entente mutuelle au sein du
studio. Nous voulions que les choses restent réelles, donc on ne les
considérait pas comme la 45e prise. J’aime que les choses viennent
de moi et pas qu’elles soient retouchées ou tout droit sorties de Pro Tools.
C’est aussi de cette façon qu’a été écrit l’album. Toutes les paroles et toutes
les mélodies ont été écrites en un ou deux jours. Quand on écrit une chanson,
en général il y a un premier jet puis un second, ensuite on travaille dessus et
on l’arrange jusqu’à ce que ce soit bon. Mais quand on pose ses pensées sur
papier et qu’on les chante, ça vient tout de suite, et c’est ce que nous
voulions.
Quand as-tu su que
tu pouvais chanter ?
Très jeune. Mon père était chanteur, et de son côté de la
famille ils chantent tous dans des églises etc. Mon père a fait partie de
plusieurs groupes et ça m’a toujours intéressé. La première chose que j’ai
chanté a été Le Fantôme de l’Opéra, ce qui est assez bizarre, mais Michael
Crawford a une voix aigüe ; un enfant de six ans aussi. Des fois je me
déguisais et je chantais pour ma famille. J’ai découvert KISS, Mötley Crüe et
WASP, et je chantais leurs chansons et je balançais des trucs de mon siège à
l’arrière de la voiture. Déjà dans mon rehausseur j’étais exagérément
dramatique. Plusieurs fois au cours de ma vie j’ai voulu être ce musicien
accompli qui est capable de jouer de tout, mais rien ne m’intéressait autant
que chanter. Je sentais que c’était le moyen pour moi de transmettre mes
émotions de la même façon que l’écriture, c’est pourquoi j’ai aussi commencé à écrire
très jeune.
Tu te décris comme
étant « le gosse marginal et bizarre ». Où as-tu trouvé le courage de
monter un groupe et d’en devenir le leader ?
C’était différent. En général, la façon dont on décrit
les enfants marginaux à Hollywood est la suivante : des gosses qui restent
calmement dans leur coin avec leur cahier. Mais j’étais bizarre pour d’autres
raisons. J’étais extraverti et je voulais être le clown de la classe, mais je
portais du noir et j’écoutais de la musique punk rock, donc j’ai été rejeté. Je
m’en suis sorti grâce à cette capacité que j’avais à être drôle ou spirituel,
enfin je suppose. Je n’ai jamais été ce gamin triste dans le coin. J’étais
définitivement un solitaire, je n’avais pas beaucoup d’amis, voire pas du tout,
mais c’était parce que la plupart des enfants n’ont jamais su quoi faire de
moi. J’étais tout le temps en train de jouer un jeu, d’une certaine façon, et
ce n’était pas très apprécié là où j’ai grandi. De la même façon, je pense que
j’avais une longueur d’avance sur les autres. Je ne me suis jamais senti
bizarre. J’étais cool mais ils ne s’en rendaient pas compte. Avec ça en moi,
j’étais capable de monter mon groupe pour cette raison, surtout quand j’étais
très jeune. Quand on a commencé le groupe, je voulais montrer aux autres gosses
qui étaient introvertis et mal à l’aise en société juste parce qu’ils n’étaient
pas considérés comme cool que ça ne voulait pas dire qu’ils ne pouvaient pas
faire quelque chose d’important et laisser leur empreinte au monde.
Quand on se base
sur votre musique et votre image, est-ce que les journalistes sont surpris par
ton intelligence ?
Parfois, mais je pense surtout qu’il s’agit d’un très
vieux cliché, l’idée que quelqu’un qui boit du whisky et joue de la musique
forte dans un groupe de rock n’est pas capable d’être intelligent ou
introspectif ou qu’il ne puisse pas comprendre quelle est sa place dans le
monde et tout ce qui va avec. À l’école, on m’a dit que je n’étais pas
intelligent et plusieurs fois on m’a fait passer des tests pour savoir si je
n’étais pas mentalement retardé. J’ai eu le plus haut résultat de l’histoire de
l’état à ce test, et je leur ai donc expliqué, « Ce n’est pas parce que je
suis retardé. C’est parce que je n’ai pas envie de faire ce qui m’a été demandé
de faire, car tout ça ce n’est rien et ça ne m’aidera jamais dans la vie. Je
n’ai pas besoin de connaître la Magna Carta. Ça ne me servira jamais à
rien. » Donc je pense que mon intelligence –ou peu importe le nom que vous
lui donnez– a toujours surpris les gens. Peut-être que je ne réalise pas que
les gens sont surpris, mais je pense que vous avez raison : parfois je
donne des interviews et les gens sont surpris par le fait que j’ai autre chose
à dire que « J’aime b----r des jolies filles et boire du whisky. » Je
pense que n’importe quel américain pervers adore ce genre de choses, mais moi
j’aime aussi lire et découvrir le monde qui m’entoure. La culture pop était
l’une de mes meilleures amies quand j’étais enfant, et c’est peut-être pourquoi
j’accorde autant d’importance à l’idée d’accomplissement. S’intéresser au monde
à travers l’actualité, les BD et les films, voilà ce que font beaucoup
d’artistes et d’enfants « solitaires ». Cette compréhension de
l’importance d’apprendre m’a été enseignée par mes parents, mais la notion
d’éducation est quelque chose que l’on apprend seul, et le mot intelligence est
limite flatteur car il est relatif. Si je peux voir quelque chose, le
comprendre et savoir ce que c’est, alors je suis intelligent, mais si vous me
demandiez de résoudre une équation en maths, j’aurais l’air d’un débile
profond. Il y a certaines choses que je ne connais pas, mais c’est OK car elles
ne me servent à rien dans la vie. Au final, ce qui a probablement été le plus
important dans mon évolution en tant qu’enfant a été fortement influencé par la
culture pop, l’actualité médiatique, les livres et les films, et certainement
un stimulant visuel en connexion avec le stimulant mental.
Tu es originaire
de Cincinnati et tu as commencé le groupe quand tu avais 14 ans. Comment es-tu
allé du point A, Cincinnati, au point B, Los Angeles ?
En réalité, ce qui s’est passé c’est que j’ai commencé le
groupe quand j’étais enfant, j’ai pensé au nom et j’ai créé un monde dans
lequel je voulais vivre. J’étais persuasif et capable de convaincre les gens
que mes rêves de grandeur étaient réels, alors qu’en fait le groupe en lui-même
n’a pas commencé avant 2008 ou 2009. Je me produisais avec des personnes
différentes dans des clubs locaux à chaque fois que je le pouvais, mais le vrai
groupe Black Veil Brides n’a pas existé avant que je ne me rende à Los Angeles.
Vers 14 ou 15 ans, je suis allé à L.A. car un jeune mannequin talentueux était
venu dans mon école pour dire qu’ils avaient besoin de nouveaux acteurs. J’ai
ensuite été persuadé d’aller à Los Angeles, ils pensaient que je rencontrerais
du succès en tant que mannequin et acteur là-bas, ce qui était assez ironique
quand on sait que deux ou trois ans plus tôt j’étais le garçon à qui les filles
parlaient juste parce qu’il était drôle. Ma mère était en congés, donc nous
sommes allés à L.A., je me suis trouvé un agent et un manager, et on a tout de
suite commencé à m’arranger des petits trucs dans le mannequinat, des pubs ou
des épisodes pilotes. Je m’en sortais super bien, mais ce n’était pas ce que je
voulais faire. Je voulais jouer du rock’n’roll. Quand je suis revenu à la
maison j’étais misérable car je connaissais le monde en-dehors de Cincinnati.
Je savais qu’il y avait quelque chose d’autre que je devais accomplir. Avant
d’avoir 18 ans, j’ai chargé ma voiture et je suis parti seul.
Quelle a été la
réaction de tes parents ?
Mes parents ont toujours été mes plus grands fans et mes
amis les plus proches. Je ne venais pas d’une famille aisée. Ils m’apportaient
toute l’aide dont ils étaient capables, mais je devais m’en sortir seul, donc
j’ai vécu pendant un an et demi dans ma voiture, m’affalant sur un canapé quand
je le pouvais. Ça me semblait être la meilleure chose à faire. Je savais que
j’allais rencontrer le succès et qu’en deux ans je serais considéré comme une
rockstar. C’est drôle pour un jeune de 17 ans qui n’a pas d’argent et qui vit à
l’arrière de la Cadillac El Dorado de 2008 dans un parking. Ça n’avait pas
l’air de commencer bien, mais j’ai toujours cru en quelque chose que personne
d’autre ne comprenait. Et voilà, ça s’est passé apparemment comme je l’avais
prévu.
Est-ce que, dès le
début, tu avais une idée précise de ce que devais être le groupe ?
Tout à fait. J’ai montré à ma petite-amie des dessins que
j’avais faits quand j’avais 8 ans et qui montraient ce à quoi je voulais que le
groupe ressemble un jour. C’est quelque chose que j’avais planifié depuis mon
plus jeune âge. C’est comme si j’avais pris quelque chose qui n’était rien
d’autre qu’un rêve et que j’en avais fait une réalité. C’est assez cohérent
quand on regarde le message du groupe et ce qu’on a accompli. Quelque chose en
moi me disait que c’était ce que j’allais faire. J’avais une idée précise, et
c’est pour cette raison qu’on a rencontré autant de succès. Si tout le monde
avait ce genre de motivation, moins de gens renonceraient à leur rêve. J’ai
fait un pari risqué. Je suis parti avant d’avoir fini le lycée, je n’avais
aucune éducation formelle ni de compétences particulières. Je suis un rocker,
pour le meilleur et pour le pire, si je m’écrase demain et que je brûle, au
moins j’aurais fait quelque chose de réel vis-à-vis du rêve que j’avais.
Est-ce que ça a
été difficile de trouver des musiciens qui comprenaient ta vision des
choses ?
J’ai eu de la chance dans ce domaine. J’ai commencé à un
âge si jeune, jusqu’à aujourd’hui, donc des personnes que je n’ai jamais
rencontrées prétendent avoir fait partie de ce groupe, c’est le revers de la
médaille. Après avoir vécu dans une voiture et été un enfant SDF, peut-être que
quelque chose m’a souri et m’a permis de rencontrer les personnes capables de
comprendre ce dont je rêvais. Il n’y a jamais eu aucune dispute, personne n’a
jamais essayé de me dire que c’était mauvais. Chacun de nous dans le groupe
comprenait que nous avions un travail à faire. Nous nous respectons tous et
nous comprenons quels sont nos rôles. Oui, ce groupe a commencé comme le rêve
d’un gosse bizarre. Aujourd’hui c’est la réalité de quatre autres mecs sans me
compter et ça fait partie de leurs vies tout autant que de la mienne. On le
vit, c’est notre gagne-pain, et ce n’est plus le rêve d’une seule personne.
Sans eux, le groupe n’existerait pas. Je serais juste un mec debout sur son
piédestal en cuir clouté et traitant le monde.
Un an et demi dans
ta voiture, qu’est-ce qui t’as gardé motivé et empêché de devenir une
statistique ?
Aujourd’hui je vis dans une belle maison, j’ai de jolies
choses et c’est grâce à ma motivation. C’est sûr que je n’ai pas apprécié cette
période de ma vie. La meilleure chose à faire c’était de me concentrer sur mon
rêve. Quand on en est réduit à devoir choisir entre boire ou manger, on ne se
dit pas « Waouh, c’est super ! Je vais tout faire pour que ça ne
change pas. » Surtout lorsque l’on est un enfant. Même si je me suis
toujours trouvé plus mature que je ne dois l’être à mon âge, j’étais encore un
enfant et je ne savais pas grand chose du monde qui m’entourait, je suis donc
entré directement dans l’âge adulte. C’est devenu la raison pour laquelle je
devais réussir, sinon rien, à mener la vie que je voulais et à réaliser les
choses dont je rêvais. Rien ne peut vous détourner de ce que vous aimez si
fort. Si c’est la chose la plus importante dans votre vie, alors rien ne peut
venir s’interposer entre vous et ce but : aucune distraction, aucun échec,
aucune tristesse, vous vous concentrez sur votre but ultime. Sinon, vous ne
serez pas heureux. Je ne sais pas comment atteindre cet état d’esprit. Je ne
sais pas comment on se plante. Je ne sais pas comment sympathiser avec ceux qui
veulent détruire vos rêves, car pour moi c’est comme se prendre une gifle en
pleine face quand on travaille dur et qu’on n’a aucune chance de réussir. C’est
pourquoi je ne me drogue pas. Je n’utiliserai rien qui puisse me détourner de
ce pour quoi j’ai travaillé si dur.
Vous avez été
comparés plus d’une fois à KISS.
Quand j’étais enfant, j’ai appris tellement de choses
grâce à Gene Simmons et Paul Stanley, leur business, pour ainsi dire, et on
préfère s’en inspirer plutôt que de s’intéresser aux auteurs bohèmes qui
veulent étiqueter comme commerciales et non musicales les choses dont je parle.
La différence c’est que je pourrais le faire gratuitement : je sais juste
comment gagner de l’argent grâce à ça. Nous ne mentons pas à notre public. Tous
les groupes vendent leur merch. Il n’y a aucune différence entre nos dix-huit
bracelets différents, notre vernis, notre maquillage et vendre tout ça, et un
groupe qui créé son tee shirt sur internet et le vend. C’est le commerce. Ils
s’attendent à faire de l’argent grâce à leur public. On le fait juste mieux. Ça
pourrait être pire et on pourrait être comparé au groupe de rock américain le
plus pourri de tous les temps. Merci. Merci d’utiliser cette comparaison comme
une insulte. Quelques uns des plus riches et célèbres musiciens de l’histoire
du rock américain ; vous avez raison, je veux être comparé plus souvent à
Radiohead. C’est ce dont j’ai besoin. Je m’en fiche de la crédibilité. Je sais
qui je suis. J’aime faire de la musique, et il se trouve que j’en ai saisi le
côté commercial. Si m’asseoir dans un café et jouer une poignée de chansons que
j’ai écrites devant cinq personnes me rend crédible, alors je ne veux pas être
crédible. Je préfèrerais être le chanteur le plus vendu du monde et jouer
devant 20 000 personnes et sourire et savoir qui je suis et que ce que je
fais et bien et que je le fais pour les bonnes raison plutôt que d’apaiser les
journalistes musicaux et ceux qui pensent que je suis un vendu. Donnez plus de
pouvoir à ceux qui ont de la crédibilité, mais moi je suis bien comme ça.
Tu t’en sors assez
bien quand il s’agit de faire des choses dingues avec ton corps. Qu’est-ce que
tu fais pour prendre soin de ta voix ?
Peut-être que ma voix sonne comme elle sonne parce que je
ne prends pas soin d’elle. À chaque fois qu’on part en tournée, je deviens
malade en entendant ces chanteurs matures faire des exercices d’échauffement
après être sortis de scène. Echauffement. C’est un mec qui a la vingtaine et
qui représente tous les clichés du scream-core et il doit faire des échauffements.
À un moment, ces choses ridicules que les gens doivent faire pour se prouver
qu’ils sont de réels musiciens ont presque l’air inutile. Ceci étant dit, après
avoir perdu ma voix un peu trop souvent, il y a bien quelques petites choses
utiles que je vais commencer à intégrer à ma vie, mais je ne veux certainement
pas en faire trop et devenir une caricature de chanteur. Tout ce que je fais
c’est chanter dans un groupe. Je ne suis pas le meilleur chanteur au monde,
mais je suis le bon chanteur pour ce groupe. Les capacités que j’ai sont basées
sur des choses que je n’ai pas créées. Je n’ai pas inventé ma voix de chanteur.
Elle m’a été offerte par des circonstances que je ne pouvais pas contrôler,
donc on peut dire en quelque sorte que j’ai été créé. Je peux me poser dans les
backstages, embêter tout le monde autour de moi ou avoir une belle vie, être
dans un groupe, fumer et passer du bon temps. Je vis ma vie pour en profiter.
Je ne pense pas au côté négatif des choses qui sont inévitables ni aux raisons
qui font que je vais hésiter ou mourir ou gâcher certaines choses. Je sais que
ce qu’on fait est amusant, mais le rock’n’roll est une forme artistique dite
jetable. Ce n’est que lumière et son saturé et musique forte et rébellion. La
chose la plus importante c’est le message.
Tu es un grand
lecteur et tu aimes les mots. Est-ce que tu écris en-dehors du groupe ? En
tant qu’amoureux des lettres, n’es-tu pas frustré de voir les phrases réduites
à 140 caractères et effets sonores ?
J’aime les mots. Ils sont extraordinaires, n’est-ce
pas ? Avant j’écrivais beaucoup plus. C’est dur, étant donné les
contraintes de la tournée, de trouver le temps d’écrire. Mais nous allons
bientôt faire un autre album et j’essaie d’emprisonner la plupart des mots qui
vont se retrouver sur cet album. J’adore écrire, et dans la mesure où je
m’exprime bien, j’ai l’impression que mes mots transportent mieux mes émotions.
C’est sans doute ce qui m’a attiré la première fois que j’ai écrit des paroles,
l’idée d’y aller totalement fauché mais de réussir à poser ce que je ressens
sur mes mots, par écrit. Quand on a une conversation avec quelqu’un, et c’est
la fâcheuse tendance que j’ai… ce n’est pas pareil avec les interviews car il
s’agit de questions posées par une personne, mais si on a une conversation avec
quelqu’un au diner, si vous êtes plutôt du genre dominant, alors vous avez en
vous cette chose innée qui fait que vous voulez dominer la conversation et la
plupart des sujets sont ramenés à vous. Quand on écrit, c’est juste ses pensées
et on peut être aussi égoïste qu’on le veut. Pas besoin de s’asseoir et
d’attendre qu’une autre personne ait fini de parler pour prendre la parole.
Vous êtes littéralement en train d’écrire ce que vous ressentez. Avec les
journalistes, c’est un jeu de questions/réponses déjà prévu. C’est quelque
chose que je ne savais pas quand j’étais enfant ; je ne savais pas que je
serais assis chez moi par un après-midi pluvieux, une cigarette au bec et
parlant de moi pendant des heures et des heures. C’est un vrai avantage du
métier de chanteur !
Je cours aussi le risque d’être un vieil avare à mon âge.
Je suis conscient que l’on vit dans un monde fait de courtes phrases, un monde
où les gens réduisent leurs quotas de mots alors qu’ils n’en ont pas besoin. Récemment
on m’a appelé « And » en tournée. Quelqu’un avait besoin de
raccourcir mon prénom. Ils avaient besoin d’enlever une lettre. C’était trop dur
de dire « Andy ». Telle est la société dans laquelle nous vivons. Dès
notre plus jeune âge on nous apprend, et ce surtout dans le système scolaire
vacillant des États-Unis, que l’on apprend des choses fondamentales qui ne
seront d’aucune utilité à personne. Tout le monde reçoit un trophée. Tout le
monde est juste assez intelligent. Je pense que cela contribue au fait que tout
le monde se sent le besoin de raccourcir les choses, car si on prend vraiment
le temps de comprendre la réelle beauté dans l’acte d’écriture et dans le
partage de nos émotions avec quelqu’un, ça prendrait juste trop de temps et on
en aurait plus pour aller au Starbucks. Donc on doit apprendre à vivre dans la
société d’aujourd’hui. Je pense que je pourrais passer ma vie à traiter les
« gosses d’aujourd’hui », mais il faut ouvrir les yeux ; je suis
un « gosse d’aujourd’hui ». Je fais partie de ce monde, j’existe,
j’ai un iPhone et un iPad et ce genre de choses. Peut-être que ça serait bien
si Twitter me laissait écrire un peu plus, mais pourquoi me plaindre ?
J’ai une petite-amie, elle m’écoute me plaindre. Mettons les choses au
clair ; ce n’est pas la raison pour laquelle j’ai une petite-amie !
Encore une fois, c’est un des avantages du métier de chanteur ! C’est une
honte que la relation typique américaine ne consiste pas en une série
d’interviews quotidiennes, parce que ça serait juste super, non ? C’est
pourquoi je ne suis pas fan du premier rendez-vous, parce que j’éprouve de
grandes difficultés quand vient le moment de demander « Parle-moi un peu
plus de toi. »
Mis à part
t’écouter te plaindre, que fait ta petite-amie ?
Elle est auteur et elle me ressemble beaucoup, donc on
peut parler ouvertement de ça et c’est très plaisant. Je ne pense pas que je
pourrais être avec quelqu’un qui n’a pas cette capacité. J’ai déjà essayé et
j’ai détesté, donc je suis heureux d’être avec quelqu’un qui me comprend et qui
comprend ce que je fais. Beaucoup de personnes partagent ce sentiment dont je
vous ai parlé, mais je pense que les gens sont bons et qu’ils sont capables de
réfléchir, de créer, d’avoir une conversation et d’apprendre des choses. Je
pense que parfois les gens sont distraits et l’oublient, et c’est pourquoi nous
avons besoin de choses telles que le rock’n’roll ; parce que ça aide les
gens à se sentir bien, et c’est ce dont la société moderne manque. Les gens se
sentent de moins en moins bien. On traverse beaucoup de choses dans cette vie.
Nous ne sommes là que pour environ 90 ans et ensuite on meurt. Les expériences
que nous vivons pendant ce laps de temps… la vie ne se résume pas à votre côte
de popularité, aux garçons ou aux filles avec qui vous sortez ou aux supers
expériences que vous pouvez connaître. La vie est une accumulation de m---es,
vraiment, et elle consiste à être plus fort qu’elle et à trouver quelque chose
que vous aimez. Si la connaissance est quelque chose qui vous plait, poursuivez
ce but. Si c’est la musique ou le sport ou n’importe quoi d’autre, alors les
gens doivent poursuivre ce but. Je crois en l’humanité et je crois que les gens
sont bons, mais parfois ils s’éloignent du droit chemin.
Traduction réalisée par Belinda pour http://officialbvbfrance.blogspot.fr/
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Kerrang! Magazine
BLACK VEIL BRIDES
REBEL LOVE SONG
C'est votre deuxième participation aux Kerrang! Awards et c'est votre deuxième award : bien joué.
Andy Biersack (chant) : "Merci ! Il ne nous manque plus qu'un seul award pour obtenir le trio de K raciste (référence au Ku Klux Klan mais pas de panique, Andy plaisante juste). Si on en gagne encore un, on aura un parfait KKK sur l'étagère."
Hum... Ok. Qui est-ce qui est chargé de garder l'award ?
Andy : "On le fait chacun notre tour : c'est un effort de groupe. Ce soir CC va se charger de l'award, parce qu'il était super abasourdi l'année dernière et qu'il ne comprenait même pas ce qu'il se passait."
Est-ce que c'est un effort pour le rendre plus responsable ?
CC (batterie) : "Je pense que oui : l'année dernière je ne pouvais même pas aligner deux mots en anglais. Cette année, je m'en suis un peu mieux sorti."
Est-ce que ça vous a mis en colère de voir que personne ne vous a réellement félicités ?
Andy : "Tous les ans nous venons assister à la cérémonie et tout les ans c'est le grand silence, quand ce ne sont pas les huées, lorsque nous gagnons. C'est pourquoi dans mon discours de ce soir j'ai invité le public à aller sucer."
Est-ce que quelqu'un a déjà "sucé" pour vous ?
Andy : "J'espère qu'ils le feront plus tard. On a gagné un award maintenant, donc ça devrait aider ! Sérieusement, le truc c'est ça : je ne pouvais pas porter de l'intérêt à aucun autre groupe. Nous sommes là pour nous et pour nos fans et c'est tout. C'est nous cinq et la BVB Army."
Traduction réalisée par Belinda, tout emprunt nécessite un crédit.
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